Beatrix von Conta en résidence en Gaspésie (2012)

Beatrix von Conta, photographe, est née à Kaiserslautern en Allemagne. Elle vit en France depuis 1975.
Beatrix von Conta

Peyrins (France) | galerielereverbere.com

Elle questionne, depuis 25 ans, avec une distance critique, la fragilité du paysage contemporain dont elle relève, sans nostalgie, les signes infimes ou marquants d’une mutation en cours. La mémoire du paysage sous-tend nombres de ses séries, qu’il s’agisse des lieux dévastés par des catastrophes naturelles, des traces laissées dans l’espace urbain par les bombardements de 1940 ou des chamboulements qu’engendrent les grands chantiers de construction. L’Observatoire photographique des paysages de Vanoise (2006-2008) sera le premier observatoire photographique en altitude en France, et dans l’EAU BARRÉE, projet à long terme, elle aborde d’une façon suivie aussi bien l’impact des barrages en France sur les cours d’eau et le paysage environnant que les aménagements aux formes diverses visant à maîtriser les rivières.


PROJET DE RÉSIDENCE EN 2012 : LE GRAND ÉCART

« Photographier le paysage exige un positionnement face au monde et tout voyage en terres inconnues représente un défi, impose une posture que j’appellerais le « grand écart ». Celui de trouver la bonne distance, de percevoir, malgré l’éblouissement de la rencontre, ce qui semble significatif et juste dans les facettes que le réel donne à voir.

Ma première rencontre enchantée avec la Gaspésie et le nouveau monde, occasion des premières prises de vues improvisées, a eu lieu en 2011 grâce à mon exposition « Timisoara, entre gris et vert » à Marsoui, lors des Rencontres internationales de la photographie en Gaspésie. Cette expérience du paysage a été, dès mon arrivée, placée sous le signe d’une pluie fine et durable, rideau gris, somptueux et velouté, ralentissant l’entrée des images sur la scène photographique. Élément aquatique en résonance avec le pays et sa large part d’eau. Il a immédiatement, d’une façon radicale, réduit à néant la séduction trompeuse du premier contact, pour  laisser émerger une vérité sécrète et non spectaculaire provenant de ces vastes paysages aux habitations dispersées, monochromes et colorés à la fois. Mon rapport au temps s’en est trouvé bouleversé, la part du ciel agrandi.

En ces quelques jours d’approche décalée, s’est constitué un petit ensemble photographique loin des stéréotypes, marqué par un singulier attachement à des paysages invisibles, subtils et silencieux, aux configurations spatiales loin de celles rencontrées sur le continent européen.

Lors de la résidence en 2012, je souhaiterais prolonger cette immersion gaspésienne le long des côtes, entre mer et terre, apparition et disparition. Faire le grand écart. Sachant que l’on ne se baigne jamais deux fois dans le même fleuve et que même le paysage devenu familier garde toujours sa part de mystère insondable. » Beatrix von Conta

Expositions solo récentes ou significatives

2012

« Traversées paysagères », Espace Malraux, Scène Nationale, Chambéry (France)
« Quoi de plus naturel? », Espace Croix Baragnon, Toulouse (France)

2011

« Aqua », lux Scène Nationale de Valence, Valence (France)

Expositions de groupe récentes ou significatives

2012

« Objectifs Objectivité - une exposition pour un regard croisé art et science », Officine Fotografiche, Rome (Italie)

2011

  • « Timisoara, entre gris et vert », galerie Le Réverbère, Lyon (France)
  • « L’Ordre des Choses », Cartoucherie de Valence, Journées Européennes du Patrimoine 2011, Conservation du patrimoine, Valence (France)

Collections

  • Fonds National d'Art Contemporain, Paris (France)
  • Bibliothèque Nationale, Paris (France)
  • Musée Nicéphore Niépce, Chalon-sur-Saône (France)

Prix et distinctions

2011

  • Bourse d’Aide individuelle à la création / DRAC Rhône-Alpes (Ministère de la Culture) pour L’Eau Barrée
  • Finaliste du prix Talents Contemporains / Prix Internationaux d’Art Contemporain (Talents d’Or) de la Fondation François Schneider pour L'Eau Barrée

1985

  • Prix Phénix de Sociophotographie / Rencontres Internationales de la Photographie, Arles (France)

Publications

2007

  • coupures/reprises, texte de Jean-Pierre Nouhaud, Editions Créaphis, Paris.

2006

  • Galerie Le Réverbère « Vingt-cinq ans, noces d’argent! », Editions de l’œil, Paris.

1999

  • Montagne Sainte Victoire, Images en Manoeuvres Édition, Marseille.